C’est le temps qui sépare aujourd’hui la Terre de la dernière fois, dans son histoire, où la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone (CO
2) atteignait son niveau actuel, soit 418 parties par million (ppm). Jusqu’ici, la communauté scientifique misait plutôt entre 5 à 3 millions d’années avant notre ère. Cette nouvelle estimation est présentée dans une
étude, parue le 8 décembre 2023 dans la revue
Science, menée par 90 chercheurs de 16 pays réunis au sein d’un consortium international. Celui-ci a consacré son travail à établir l’évolution de la concentration de CO
2 durant l’ère Cénozoïque (qui débute il y a 66 millions d’années, depuis l’extinction des dinosaures, et court encore aujourd’hui).
Pour rappel, entre environ 2,8 millions d’années et la fin du XIX
e siècle (à l’apogée de la révolution industrielle), celle-ci ne dépassait pas les 280 ppm. Mais au rythme actuel des émissions anthropiques de gaz à effet de serre et sans interruption, la Terre pourrait accueillir plus de 800 ppm de CO
2 d’ici à 2100. Une première depuis 34 millions d’années, époque à laquelle la température planétaire moyenne était de 5 °C au-dessus des moyennes préindustrielles.